RAPPEL

  • Construite vers 1875
  • Famille de marchands de Saint-Denis
  • Joseph-Oscar Vézina devient maire entre 1931 et 1935
  • Architecture, trois rangées de brique
  • Architecture québécoise d’influence néoclassique

QUESTIONS

ANECDOTES / NOTES

HISTORIQUE

Magloire Vézina, marchand et tailleur de Montréal, natif de Sainte-Rose à Lavai d’une famille de 20 enfants vint à Saint-Denis vers 1874. Il épousa Émélie Charron originaire de Saint-Denis en 1863 à Montréal. Il ouvrit un magasin général au 136 rue Yamaska aujourd’hui disparu. En 1875, il entreprend la construction de sa maison au 609 chemin des Patriotes. Plus tard en 1910, il signe un bail et aménage le magasin situé au 599 chemin des Patriotes. Joseph-Oscar, leur fils prend la relève du commerce à la suite du décès de son père en 1916. Il est élu à la mairie en 1931 et son mandat se termine en 1935.

ARCHITECTURE

La maison Magloire-Vézina est un bâtiment en briques dont les murs structuraux sont composés de trois rangées de briques. Cette structure est reconnaissable à ses rangées de briques « pointées », posées en boutisse, que l’on retrouve à intervalles réguliers sur les murs latéraux d’origine de la maison. Le début des années 1870 constitue cependant une période charnière dans l’élaboration des maisons de briques.

La maison Magloire-Vézina témoigne de l’éclectisme triomphant, même si son corps de bâtiment principal s’inscrit dans la lignée de l’architecture québécoise d’influence néoclassique avec son toit à deux versants droits. Le corps principal est agrandi d’une rallonge discrète à l’arrière et d’une addition au mur pignon droit. La façade est symétrique et son axe central est accentué notamment par l’agencement des poteaux tournés et le fronton qui interrompt l’auvent. Cet auvent protège une élégante galerie-porche ceinturée d’une balustrade. Il dépasse le mur latéral droit du corps de logis principal. Ce qui suggère que la galerie longeait ce mur avant la construction de l’annexe.

Au centre du versant avant du toit, une grande lucarne à pignon est percée d’une porte donnant accès à un balcon déposé sur l’auvent de la galerie-porche. Le toit est couvert de tôle à joint dressé et les murs sont parements de brique. Ce qui distingue la maison Magloire-Vézina est l’élégance de ses ouvertures et des dentelles décoratives qui ornent les rampants de la toiture et des lucarnes. La famille Vézina la vendit en 1949 à l’agronome Antonio Lamoureux dont la famille l’occupa jusqu’en 1996. Celle-ci ajouta, dans les années 1960, une annexe comprenant un garage au sous-sol.

En 1996, après le décès de M. Lamoureux, le chef cuisinier Albert Jeannotte achète cette propriété. Il a déjà une solide expérience acquise tant en France qu’au Québec. Il prend un an pour en redresser certains murs et refaire la brique. Il en fait la « Belle aux Berges » avec une table champêtre qui ouvre en janvier 1997.

RÉFÉRENCES:
ALLAIRE, Abbé Jean-Baptiste. A. Histoire de la paroisse de Saint-Denis-sur-Richelieu, imprimerie du Courrier de Saint-Hyacinthe, Saint-Hyacinthe, 1905, 543 p. / COLLECTIF, Balades patrimoniales à la découverte des trésors architecturaux, M.R.C. de la Vallée du Richelieu, McMasterville, 2017, 211 p. / SHRL/ Étude de chaines de titres par le notaire Pierre Gadbois.        

LA GLACIÈRE EN PIERRE             

Glacière en pierre, Maison Magloire Vézina, 609, chemin des Patriotes. © Luc Charron

RAPPEL

  • La glacière est construite avant 1870
  • Les autres 4 murs de planches et beaucoup de bran de scie
  • Elle avait 2 mètres de profondeur et munie de poulies avec câbles
  • Publicité pour réaliser une glacière

HISTORIQUES

Cette glacière est un bâtiment tout à fait remarquable. Jusqu’aux années 1900, quand la grande majorité des gens vivaient à la campagne, ils avaient développé diverses manières de conserver les aliments durant l’été : un caveau à légumes, la salaison, les conserves, un puits, etc.

Une fois rendus dans les villes avant l’invention des frigos électriques, les gens ont utilisé un meuble à deux étages : un en haut pour y déposer un bloc de glace et celui du bas pour conserver les aliments périssables. Pour cela, il fallait compter sur les blocs livrés par les marchands. Ceux-ci devaient

les couper en mars dans les rivières et les entreposer dans des entrepôts rudimentaires : 4 murs de planches et beaucoup de bran de scie.

Les glacières des marchands recevaient en mars les blocs de glace tirés de la rivière à la fin de l’hiver. Celle-ci est antérieure à celle de la demeure. Alors que les vieilles glacières étaient presque toutes en bois et présentaient souvent un aspect rudimentaire, celle-ci est soigneusement bâtie en maçonnerie de moellons équarris. Le pignon est parementé de planche à clins. Le toit à deux versants droits est revêtu du même matériau (tôle pincée) que la toiture de la maison et surmonté d’une girouette et d’un coq superposés. Le mur latéral gauche est percé d’une fenêtre palladienne occultée de persiennes.

Publicité sur les glacières….

Voici un plan de glacière à bon marché et que chaque cultivateur pourrait facilement établir dans le voisinage de sa maison : Faites une boîte de huit pieds carrés, avec des planches de deux pouces, clouées sur des solives. Un des côtés de cette boîte doit être de sept pieds de hauteur, et le côté opposé de dix pieds : ce qui donnera un comble de huit pieds et une inclinaison de trois pieds. Il est bon que les planches du comble aient leur pente vers les côtés de la boîte ou glacière. Une couverture double sera suffisante.

Cette glacière doit être placée sur une butte, dans un endroit sec et ombragé, ou l’eau ne saurait parvenir. Nul besoin de mettre de fond à cette glacière, il suffit de mettre sur le sol de l’intérieur un pied d’épaisseur de bran de scie, et de placer la glace sur des bouts de planche.

Coupez les morceaux de glace de deux pieds carrés, et faites-en un tour de six pieds carrés au milieu de la glacière. Placez les morceaux de glace aussi près que possible l’un de l’autre, en remplissant à mesure les crevasses de bran de scie. Nous avons maintenant six pieds cubes de glace, avec un espace d’un pied tout autour entre la glace et les planches. Remplissez cet espace avec du bran de scie, en mettant une épaisseur de dix-huit pouces sur le sommet de la glace. Vous aurez, par ce moyen, assez de glace pour l’usage de la famille, pour la saison d’été.

Source : Gazette des campagnes le 20 décembre 1888. BANQ

RÉFÉRENCES :

ALLAIRE, Abbé Jean-Baptiste. A. Histoire de la paroisse de Saint-Denis-sur-Richelieu, imprimerie du Courrier de Saint-Hyacinthe, Saint-Hyacinthe, 1905, 543 p. / Balades patrimoniales, SHRL / Étude par Pierre Gadbois, notaire.