RAPPEL
- Date approximative de l’édifice 1860
- Magasin général avec entrepôts à l’arrière, incendiés en 1987
- 4 générations de Vézina à partir de 1910 et achat en 1922
- Architecture de la maison Québécoise avec larmier
QUESTIONS
Qu’est-ce qu’un larmier ?
Réponse : Le larmier, également appelé coupe-larme, est la partie saillante transversale basse de la charpente d’une corniche, d’un bandeau ou d’un appui de fenêtre en façade, qui a pour fonction d’éloigner l’eau de ruissellement de la face du mur et donc d’éviter son infiltration. Pour ce faire, le plafond du larmier, ou « soffite » est ordinairement creusé en canal. Cette cannelure ou filet en creux est appelé « bec » ou « goutte d’eau » et forme la mouchette pendante.
ANECDOTES I NOTES
Le dimanche c’était un jour de repos et personne ne devait travailler, à moins d’urgences, par exemple du foin coupé à ramasser avant la pluie. Le magasin général, lui aussi, devait rester fermé, sauf que le curé permettait au marchand d’ouvrir ses portes, entre la grand-messe et les vêpres, uniquement pour accommoder les femmes des rangs. Car les routes de montée étaient mauvaises et on venait rarement au village en semaine… Alors, entre 10 h 30 et 14 h, les femmes s’empressaient de faire leurs emplettes. Les hommes se rassemblaient à la Salle des Habitants et réglaient tous les problèmes du monde.
HISTORIQUE
Quatre générations de marchands généraux Vézina l’ont occupée à partir de 1910 : Magloire Vézina, arrivé vers 1871 y aurait d’abord possiblement travaillé comme employé et aurait loué le magasin d’Euchariste Lamothe à partir de 1910. Dans le journal de vente # 2, il est inscrit en 1888, Josaphat Vézina, Mag. Vézina et C. Marahez. Joseph Oscar Vézina, fils de Magloire, a acheté le magasin d’Euchariste Lamothe en 1922.
Joseph Oscar l’a cédé à son fils Jean en 1949 et celui-ci l’a transmis à son fils Marc en 1987. Les familles de Joseph Oscar et de Jean Vézina ont demeuré dans la partie sud et tout le reste servait au magasin. Si l’on tient compte du nom Josaphat Vézina inscrit dans le journal de 1888, ce sont peut-être cinq générations de Vézina au lieu de quatre qui y ont travaillé. Le 7 mars 1987, un incendie a dévoré les hangars à l’arrière.
En 1998, la municipalité (les deux viennent de se regrouper) achète le bâtiment pour en faire la MAIRIE, elle fait ajouter les 3 lucarnes à l’avant. Un peu plus tard, elle y logera la bibliothèque municipale à l’étage. Elle achète aussi la maison de brique sur le coin aujourd’hui disparue, ce qui permet d’agrandir le parc pour le mémorial.
Le Conseil municipal achetait en août 2018 l’édifice de la Caisse populaire et y déménageait ses bureaux peu de temps après.
ARCHITECTURE
Cette imposante maison de style québécois attire l’attention avec ses larmiers prononcés, ses trois lucarnes et ses quatre drapeaux. Avec l’acquisition du terrain voisin, l’ensemble forme maintenant un environnement qui offre une percée magnifique sur la rivière. Ce parc s’est embelli encore en 2012 avec l’installation du Mémorial à Louis-Joseph Papineau.
RÉFÉRENCES :
Registre foncier du Québec / Étude Pierre Gadbois sur la famille Vézina, Saint-Denis 1990 et COLLECTIF / Balades patrimoniales à la découverte des trésors architecturaux, M.R.C. de la Vallée du Richelieu, McMasterville, 2017, 211 p.
REGISTRES DES MARCHANDS VÉZINA
Les registres des Marchands Vézina. © Luc Charron
- 21 grands registres « ledger » ou « journal »
- Vendus et récupérés par la Société d’histoire
- Exemple de choses vendues à l’époque (voir page de droite)
- C’était les caisses enregistreuses de l’époque
ANECDOTES / NOTES
En montrer quelques pages en photos et lire la liste des produits vendus.
HISTORIQUE
Il s’agit de 21 grands registres « ledger » ou « journal » où trois générations de marchands Vézina ont consigné, au jour le jour, de 1882 à 1925, les ventes faites aux gens de la région. On y trouve aussi leurs propres achats faits auprès des fournisseurs de Montréal et d’ailleurs. La série est presque complète et constitue pour les chercheurs une mine inépuisable de renseignements sur l’époque en question.
Ces registres ont été vendus trois fois à divers acheteurs. Ils ont finalement été achetés pour la somme de 800 $ par la Société d’histoire des Riches-Lieux, le 29 octobre 1996. En détail, il s’agit de 14 journaux, de 3 grands livres d’achats des fournisseurs et de 4 autres registres d’un genre mitoyen. Dans l’ensemble, ils sont assez bien conservés et de consultation relativement facile.
ANECDOTES
Pour le plaisir, citons des exemples d’articles qu’on ne vend plus beaucoup aujourd’hui :
« de l’indienne, du duck à pantalon, du sateen, du mastic, de la toile écrue à essuie-mains, des peignes de corne, des cahiers de papier Égypte, du sirop d’anis, du vert français, un gallon de calfat, un pied-de-roi, 6 yds de plaide (tissu à carreaux), une petite maison de sucre du pays, une pesée de cassonades, du vernis à chaussures, des bas de cashmire noir, des over-all, du caustic, une roulette de padoue noir, une canistre de vernis à harnais, une poche de fleur à pâtisserie (farine), des peppermints à vers (menthe), une mesure d’huile de castor, un seizième de lb de camphre, 2 yard ruban fril et gaze, une paire de claques (couvre chaussure), une pesée de blé d’Inde cassé… ». Bref, de quoi s’amuser longtemps.
RÉFÉRENCES :
COLLECTIF, Saint-Denis se fait beau !, 1990-2015, Les éditions Histoire Québec, Collection Société d’histoire des Riches-Lieux, Saint-Denis-sur-Richelieu, 2015, 166 p.