RAPPEL
- Circonstance de la mort de Marcoux
- Mort de Louis Marcoux, le 8 novembre 1834
- Installation du monument à Saint-Denis
- L’inscription sur le monument
QUESTIONS
Qu’est-ce qu’un bureaucrate ?
Réponse : Personne employée dans les bureaux d’une administration, d’une entreprise, qui exerce son pouvoir de façon abusive. (Larousse)
ANECDOTES / NOTES
Ce monument d’un genre très spécial a besoin d’être bien présenté parce qu’il permet de comprendre les mœurs électorales des années 1830 et la ténacité de Wolfred Nelson quand il s’est agi d’honorer son ami.
HISTORIQUE
Louis Marcoux a été le témoin de l’injustice du système électoral de l’époque. Le vote se faisait à main levée dans la salle municipale sous le regard de tous. Pour pouvoir voter, il fallait tenir feu et lieu, ce qui veut dire être bien installé. Les partisans du député anglophone ont aidé un citoyen à se bâtir une cheminée de briques afin de pouvoir leur accorder son vote.
L’ardeur du patriotisme de Louis Marcoux fut la cause de sa fin tragique. Marcoux était maître boulanger et devait posséder une bonne instruction si on en juge par la signature qu’il apposa, comme électeur, sur le certificat d’élection. Lors de l’élection qui à l’automne de 1834, se tint à Sorel pour la division électorale du bourg William Henry, le pays était en effervescence par suite de l’échec des revendications des patriotes. Cette élection fut violemment contestée. Les candidats en opposition étaient John Pikel de Montréal pour les patriotes et John Jones de Québec pour les bureaucrates.
Le bureau de votation s’ouvrit à la Place Royale, le 31 octobre 1834. La votation durait alors aussi longtemps qu’un vote était enregistré au cours d’une heure, Pour être qualifié à voter l’électeur devait tenir feu et lieu et avoir, par conséquent une cheminée à son logis, on était d’avis qu’un simple tuyau en tôle ne suffisait pas à qualifier un électeur. Il se trouva que Laurent Dumas, bureaucrate, ne possédait qu’un tuyau en tôle à sa bicoque, située sur la rue Sainte-Sophie à l’intersection de la rue Sainte-Élisabeth. Les partisans de John Jones décidèrent de donner droit de vote à Dumas en lui construisant une cheminée. L’entreprise fut donnée à Louis Allard, le 5 novembre, avec promesse de compléter la cheminée le lendemain midi.
Louis Marcoux était l’un des principaux organisateurs de l’élection de Pikel du clan patriote. À l’auberge se trouvait à 9 heures du soir une douzaine de partisans de John Jones avec quatre charrettes de pierres, matériaux destinés à la construction de la cheminée de Dumas. Au même moment, Marcoux arriva chez la veuve Paul, pour y prendre une bouchée et sortit aussitôt, un bâton à la main, avec ceux qui étaient chez la veuve Paul.
RÉFÉRENCES :
RICHARD, Dr Jean-Baptiste, Les événements de 1837 à Saint-Denis-sur-Richelieu, Société d’histoire régionale de Saint-Hyacinthe, 1938, 48 p.
HISTORIQUE
Les patriotes réunis chez Grenier se joignirent à eux, en sortant, ils se trouvèrent en face des charges de pierres et de leur escorte. Les deux groupes adverses s’affrontèrent dans les ténèbres, une charrette fut renversée, un coup de fusil fut tiré de la maison de Dumas.
Marcoux s’élança dans la direction d’où était parti le coup de fusil, sautant pardessus la clôture il rejoignit un homme en fuite et lui frappa les jambes de son bâton. Le fuyard fit alors volte-face et Marcoux reconnut Isaac Jones qui épaula son fusil, Marcoux à l’aide de son bâton en détourna le canon en criant : « Ne tire pas ». Au même instant James Jones, frère Isaac, s’écria : « Tire Isaac, tire ». Marcoux pour détourner le fusil, frappe à nouveau le canon du fusil d’Isaac, mais trop tard, il en reçoit la charge dans l’abdomen et tombe, se relève péniblement pour retomber dans les bras d’André Lavallée, mortellement blessé. Le docteur constata qu’une charge de plomb avait perforé l’abdomen. Le docteur Wolfred Nelson de Saint-Denis, appelé au secours de son ami Marcoux, arriva tôt le lendemain, 6 novembre, mais ne put rien faire pour lui sauver la vie.
***Le résultat final de l’élection fut en faveur du parti Patriote par quelques votes seulement.
DÉCÈS
Louis Marcoux après avoir reçu les derniers sacrements de la main de son curé, M. J.-B. Kelly ancien curé de Saint-Denis, rendit son âme à Dieu à sa demeure, le 8 novembre 1834, trois jours après avoir été fusillé. Il mourut sans amertume, en pardonnant. Il fut inhumé, le 10 novembre 1834, dans le cimetière de Sorel par le prêtre Ménard.
La controverse fut que le curé ne voulait pas de politique dans le cimetière à cause du texte de l’épitaphe qui figurait sur le monument.
Le monument du patriote Louis Marcoux érigé, le 23 juin 1836, sur la place du marché du village de Saint-Denis rappelle un événement tragique des luttes électorales qui ont précédé la révolte de 1837. L’existence de ce monument fut plusieurs fois compromise. Il fut culbuté et mutilé le 2 décembre 1837 par les soldats du colonel Gore. Ses fragments furent peu de temps après incorporés dans le mur d’une annexe en pierre construite par Olivier Chamard à son magasin, situé au coin des rues Saint-Denis et Saint-Charles. Lors de la démolition de cette annexe en 1915 par Alphonse Phaneuf, le docteur Richard acheta les pierres du monument moins le cap et la base qui avaient servi au foyer d’un four aussi construit par le marchand Olivier Chamard.
Le maire fit replacer le monument le jour de l’anniversaire du patriote Louis Marcoux avec le concours de J.-O. Vézina et de Edmond Charron le monument fut reconstitué et réérigé le 8 novembre 1915 sur la place publique en face de l’hôtel de ville après que l’auteur eût soumis le 22 octobre 1915 une requête au conseil du village alléguant que le monument du patriote Louis Marcoux, souvenir de la période d’agitation de la révolte de 1837, venait d’être récupéré presqu’en entier, que ce monument, érigé sur la place du marché le 23 juin 1836, quoique mutilé conserve sa valeur historique, que s’il était remis bien en vue sur la même place publique serait un objet d’ornement propre à attirer l’attention des passants.
Le monument fut culbuté quelques années après par la maladresse du maire d’alors lors de travaux de pavage de rues.
L’inscription du monument Louis Marcoux, qui a été en majeure partie effacée par les soldats anglais, le 2 décembre 1837, se lit comme suit :
Passant rends hommage
à la mémoire du patriote
Louis Marcoux
tué à Sorel le 8 novembre 1834
en défendant la cause sacrée du pays
âgé de 36 ans,
ses dernières paroles furent
Vive La Patrie !
RÉFÉRENCES :
RICHARD, Dr Jean-Baptiste, Les événements de 1837 à Saint-Denis-sur-Richelieu, Société d’histoire régionale de Saint-Hyacinthe, 1938, 48 p. (p. 103-107) ! ALLAIRE, Abbé Jean-Baptiste. A. Histoire de la paroisse de Saint-Denis-sur-Richelieu, imprimerie du Courrier de Saint-Hyacinthe, Saint-Hyacinthe, 1905, pp 307-308 et 365-368.