À Saint-Denis-sur-Richelieu

La cloche de la liberté du Québec et du Canada

Histoire de la cloche Marguerite-Michel

La cloche Marguerite-Michel fut fondue à Londres en 1802 par Thomas Mears pour la paroisse de Pierreville qui la refusa. Achetée en 1806 par Saint-Denis, elle fut installée dans l’un des clochers de son église et y joua tous les rôles d’une cloche en pays chrétien jusqu’en 1922. Dieu sait qu’à cette époque, le Québec étant devenu très religieux, les cérémonies se multipliaient et la cloche sonnait souvent!

Cette cloche (comme toutes les autres) est faite d’airain, un alliage de 82% de cuivre et de 18% d’étain. Elle pèse 1 400 livres, soit 630 kilos. Son diamètre mesure 1.07 m (42 po) à la base et 0.94 m (37 po) à la hauteur de son épaule. Elle sonne le Ré dièze (157.9 MGH).

Cloche Marguerite-Michel
© Photo : Luc Charron

Le rôle politique joué par cette cloche

Le matin du 23 novembre 1837, cette cloche a sonné le tocsin : elle a rassemblé autour de Wolfred Nelson 200 à 300 Patriotes qui ont empêché l’armée britannique de procéder à l’arrestation de Louis-Joseph Papineau (président de la Chambre d’Assemblée du Bas-Canada) et de plusieurs autres députés. Un verdict de haute trahison contre eux aurait entraîné la peine de mort. Avec seulement une centaine de fusils de chasse, des fourches et des faulx, les Patriotes ont résisté à l’armée qui n’a pu pénétrer dans le village de Saint Denis. Cela a permis à Papineau de trouver refuge à Saint-Hyacinthe avant de passer aux États-Unis.

Grâce aux réflexions des historiens et des politicologues, on comprend mieux comment l’insurrection des Patriotes, en 1837-1838, a été le déclencheur d’une évolution qui a mené les deux Canadas (le Québec et l’Ontario) jusqu’au Gouvernement responsable de 1848 et jusqu’à la formation de la fédération canadienne en 1867.

Répertoire du patrimoine culturel du Québec

*Voir la brochure du même nom.

Onil Perrier