Le 20 novembre 2002, le gouvernement du Québec a institué, par décret, jour férié, la journée nationale des Patriotes… Cette journée honore les Patriotes et est célébrée le lundi précédant le 25 mai de chaque année.

Chronologie des évènements de 1830-1838

Des affrontements politiques aux événements de 1837-1838

1830-L’idée du gouvernement responsable (souverain) que propose le Parti Patriote avec Louis-Joseph Papineau à sa tête fait son chemin dans le Bas-Canada (Québec) et même dans le Haut-Canada (Ontario).

1832- Lors d’élections partielles dans Montréal, des soldats britanniques tirent sur la foule et tuent trois Canadiens.

1834- Elzéar Bédard présente les 92 résolutions qui résument les griefs et les demandes des représentants du peuple à la chambre d’assemblée. Sans réponse, jusqu’aux résolutions John Russell (1836). Échec des revendications des Patriotes; le pays est en effervescence. La campagne électorale qui suit fut très contestée et très violente. Mort d’un Patriote, Louis Marcoux de St-Denis qui est tué dans le bourg William-Henry, à Sorel. Au Parlement, Louis-Joseph Papineau est élu orateur par 70 voix contre 6. L’ampleur du mouvement de contestation grandit.

1835- Lord Gosford, lieutenant-gouverneur, doit maintenir la paix et essayer de contenter à la fois la majorité canadienne-française et la minorité anglaise. Il se montre conciliant envers les Canadiens-Français. Mécontents, les Anglais fondent le Doric Club, pour se protéger militairement contre les Patriotes.

1836- À l’automne, dissolution de la Chambre; les députés refusent d’y siéger : ils attendent une réponse claire en ce qui a trait aux 92 résolutions.

Mars 1837- Les réformes proposées par les Patriotes sont rejetées par le Parlement de Londres. Les 10 résolutions de Lord John Russell permettent au gouverneur d’utiliser les fonds publics sans l’assentiment de la Chambre.

7 mai 1837- Première assemblée de protestation à St-Ours. 1200 électeurs du comté sont présents, dont Boucher de Belleville et Siméon Marchessault, instituteurs à St-Charles.

20 mai 1837- Autre convocation d’une assemblée dans le comté de Richelieu, organisée par le Journal de Montréal, La Minerve, dirigé par Ludger Duvernay.

15 juin 1837- Proclamation de Gosford prohibant la tenue d’assemblées de protestation.

5 septembre 1837- 500 jeunes gens de Montréal fondent une société politique sous le nom des Fils de la Liberté, lors d’une assemblée à l’hôtel Nelson sur la Place Jacques Cartier à Montréal.

4 octobre 1837- Les Fils de la Liberté publient un manifeste demandant le droit de choisir un gouvernement républicain.

23 octobre 1837- À St-Charles, à l’emplacement de la maison Chicou-Duvert, 6 000 personnes participent à l’Assemblée des six Comtés, présidée par le Dr. Wolfred Nelson, médecin de Saint-Denis. Celui-ci invite les Patriotes « à fondre leurs cuillères de plomb pour en faire des balles de fusil ». Papineau y fera un discours plus modéré, sentant que les militants sont prêts aux armes.

6 novembre 1837- Bagarre à Montréal entre les Fils de la Liberté et le Doric Club. Les loyalistes anglais saccagent les ateliers du journal patriotique de la langue anglaise, « The Vindicator », et s’attaquent à la maison Papineau. C’est le début de l’escalade de la violence.

12 novembre 1837- Gosford interdit toute manifestation par suite des assemblées des Patriotes.

16 novembre 1837- 26 mandats d’arrestation sont lancés dans le district de Montréal pour crime de haute trahison.

18 novembre 1837- T.S. Brown, général des Fils de la Liberté, s’empare du manoir Debartzh à St-Charles et établit un camp  militaire en forteresse contre les troupes du général anglais Wetherall.

22 novembre 1837- Les troupes du colonel Gore s’approchent du village de St-Denis.

23 novembre 1837- Victoire des Patriotes dirigés par le Dr Wolfred Nelson.

25 novembre 1837- Le colonel Wetherall quitte St-Hilaire pour se rendre à St-Charles. Les troupes britanniques attaquent les Patriotes du manoir Debartzch à St-Charles. Après deux heures de combats, les Patriotes doivent rendre les armes. On compte 18 Patriotes tués et une trentaine, blessés.

28 novembre l837- Les têtes de Wolfred Nelson, T.S. Brown et plusieurs autres Patriotes sont mises à prix pour la somme de 500 $ de récompense pour crime de haute trahison.

1er décembre 1837- La tête de Louis-Joseph Papineau est mise à prix pour la somme de  4000 $ ; il est lui aussi accusé du crime de haute trahison. Il se réfugie aux États-Unis.

2 décembre 1837- Gore revient à St-Denis et incendie plusieurs maisons.

3 décembre 1837- Gore se rend à St-Charles et pille le village.

5 décembre 1837- Gosford proclame la loi martiale à Montréal. Il mandate le lieutenant-général Colborne pour mener à bien la répression des Canadiens.

14 décembre 1837- Jean-Olivier Chénier et 70 Patriotes trouvent la mort dans leur défaite face aux troupes de Colborne à Saint-Eustache. Les troupes de Colborne incendient Saint-Eustache et ses environs : Sainte-Scolastique, Saint-Hermas, Sainte-Thérèse et surtout Saint-Benoît qui sera rasé complètement le 15 décembre.

Tout au long de l’année 1838, Les Patriotes qui se sont exilés aux États-Unis et ceux qui sont restés au pays veulent se regrouper dans une société secrète sous le nom des Frères Chasseurs. Ils ont perdu deux combats à Lacolle et Odelitown, les 7 et 9 novembre 1838; c’est la déroute.
Colborne fait arrêter 855 Patriotes. De ce nombre, 108 sont traduits en cour. De ce nombre, 99 sont condamnés à mort : en fait, 60 sont déportés en Australie et douze sont exécutés sans pitié au Pied-du-Courant, à Montréal, entre décembre 1838 et février 1839.

Un des plus célèbres d’entre eux est François-Marie Thomas, chevalier DeLorimier, notaire 35 ans, 3 enfants. C’est ce dernier qui meurt en s’écriant : « Vive la liberté! Vive l’indépendance »!

Recherche : Micheline Fournier

Source : Les Patriotes de 1837-1838, Notre Fierté, notre Héritage… Vol 5, no 3
Comité organisateur des Patriotes de Saint-Charles et Saint-Denis